mercredi 8 juillet 2009

Les différences entre l'Orthodoxie et le Catholicisme

Les différences entre l'Orthodoxie et le Catholicisme

 

Une question qui revient pourtant de manière systématique sur les lèvres de ceux qui, en Occident, rencontrent des orthodoxes pour la première fois: "Quelle est la différence avec le catholicisme". Une présentation générale de l'Orthodoxie n'aurait pu se cantonner à un exposé de ces seules divergences. Cela reviendrait à réduire la foi orthodoxe à un aspect négatif de rejet et de réaction contre le catholicisme. Le but premier de ces pages est de montrer que la foi orthodoxe est avant tout une vie, une plénitude de richesse et que son harmonie et son unité internes ne la rendent dépendante d'aucune différence extérieure pour être comprise.

Pourtant, le schisme entre catholiques et orthodoxes demeure une réalité qui ne peut être passée sous silence. Dresser l'historique de ce schisme ainsi que des divergences qui l'ont fondé comme des différences qu'il a entraînées dépasserait de très loin le cadre de ce petit ouvrage. Les principaux points de discordes entre l'Orthodoxie et le Catholicisme sont au nombre de quatre; deux concernent directement le dogme, tandis que les deux autres touchent à l'organisation de L'église et à sa discipline. Les deux premiers sont le Filioque et le dogme de l'Immaculée Conception, les deux autres concernent la primauté de Rome et le dogme de l'infaillibilité pontificale qui en est issu.

Le Filioque et la primauté romaine, le schisme de 1054

Le Filioque est une modification du Credo de Nicée-Constantinople apparue dans l'empire de Charlemagne et qui s'est généralisée à toute l'Église d'Occident au XIème siècle. Les Francs ajoutèrent les mots "et du fils" à la formule "Je crois en l'Esprit Saint qui procède du Père". Avec cet ajout, l'Esprit Saint est donc considéré comme procédant "du Père et du Fils". Cette question est fondamentale. En effet, la Trinité constitue le sommet de la révélation chrétienne. Toute altération de ce qui forme le coeur même de la foi de l'Église a des conséquences incalculables. Cela revient à donner à un ingénieur qui construit un pont ou un avion des règles mathématiques ou physique erronées: le pont ne peut que s'effondrer ou l'avion s'écraser. En l'occurrence, la théologie trinitaire se trouve déséquilibrée, l'Esprit Saint devenant une personne de second ordre par rapport au Père et au Fils égaux entre eux. Cette innovation dogmatique de la part des catholiques romains a entraîné de manière directe ou indirecte les autres divergences, que ce soient la question de la primauté de Rome ou celle des dogmes de l'immaculée Conception ou de l'infaillibilité pontificale.

Le Credo est un texte élaboré au IVe siècle adopté, ensuite par toute l'Église, tant en Orient qu'en Occident, permettant de récapituler la foi. Il est le signe tangible de l'unité de foi: quiconque est d'accord pour reconnaître dans ce texte l'expression de sa propre foi peut être déclaré en communion de foi avec toute l'Église. Toute modification de ce texte fondamental ne pouvait se faire qu'avec le consentement de toute l'Église, et non de manière unilatérale comme se fut le cas, de la seule autorité de l'Église de Rome, sans consultation des autres Églises. L'Église de Rome a voulu imposer cette innovation à toute l'Église, en considérant hérétique quiconque n'accepterait pas cette nouveauté. La question du Filioque a donc fait apparaître dans le même temps le problème de la primauté de Rome, problème que nous avons abordé plus haut. Devant des prétentions aussi excessives, un schisme a eut lieu en 1054. L'église orthodoxe peut aussi légitimement considérer l'Église catholique comme séparée de son sein au XIe siècle, sous la seule responsabilité de cette dernière, en raison de ses innovations dogmatiques et ecclésiales.

L'Immaculée Conception

Le dogme de l'Immaculée conception a été proclamé au XIXe siècle. Il enseigne que la Mère de Dieu aurait été conçue hors des conditions du "péché originel" accompli par Adam au Paradis (se reporter au texte de Genèse, chapitre 2). Ce privilège aurait été attribué à la Mère de Dieu "par anticipation des mérites de son Files". Ce dogme contredit le fait que le Christ est l'unique Sauveur de toute l'humanité, y compris de sa Mère. Le salut qu'il a opéré s'est accompli dans sa Passion et sa Résurrection puis dans la Pentecôte, avec la descente de l'Esprit. Ces actes sont inscrits dans l'Histoire. Avant eux, aucune anticipation n'était possible. La sainteté de la Mère de Dieu avant la Pâque du Christ inaugurant la Nouvelle Alliance était en fait le couronnement de l'Ancienne Alliance à laquelle elle appartenait pleinement en tant que descendante d'Abraham et dont elle avait hérité l'espérance en un Sauveur pour Israël. Cette sainteté, bien que réelle, ne pouvait avoir atteint sa plénitude avant l'événement historique de la Résurrection du Christ et la descente du Saint-Esprit à la Pentecôte. Considérer la Vierge Marie comme ayant été conçue hors des limites de la chute de l'homme et du monde depuis Adam revient à la coupe du peuple élu dont elle est la récapitulation, mais aussi du reste de l'humanité, en l'excluant de la communion dans la mort et dans la souffrance issue de la chute d'Adam. Dès lors, l'incarnation du Christ n'a plus qu'une valeur relative. De même l'acceptation de la volonté divine par la Mère de Dieu lors de l'Annonciation ne peut plus se faire au nom de l'humanité, puisqu'elle se trouve hors de la condition du monde déchu, n'ayant plus à attendre le salut avec le reste des hommes du fait des conditions de sa conception.

L'infaillibilité pontificale

Le dogme de l'infaillibilité pontificale est apparu lui aussi au XIXe siècle. Il fut proclamé lors du concile de Vatican I. Développant dans son ultime conséquence la notion de primauté de Rome, il confère au pape une suprématie sur toute l'Église. Un seul homme est ainsi placé au-dessus de toute l'Église en raison de sa seule fonction. Avec ce dogme, dans lequel il n'est d'ailleurs fait aucune référence à l'Esprit Saint, l'Église n'est plus qu'un troupeau soumis de manière absolue à une autorité centralisée. Il n'y a plus de communion dans l'amour, d'unité dans la diversité, donc de catholicité véritable, mais une hiérarchie de type pyramidale et totalitaire imposant à l'Église les décisions du seul pontife romain. C'est précisément de cette manière qui furent élaborés et imposés les deux dogmes du XIXe siècle dont nous venons de parler, sous le seul pontificat de Pie IX, par sa seule autorité, sans consultations des évêques, en manière totalement arbitraire.

 


3 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  2. Pardonnez ma français mauvais, s'il vous plait, il n'est pas ma langue natale.

    Je veux dire seulement que il y a une erreur de fait dans ce article, et c'est une erreur sérieuse. N'est pas vrai que le pape Pie IX a déclaré le dogme de la Immaculée Conception "sans consultations des évêques, en manière totalement arbitraire." En fait, il a demandé la opinion de tous les évêques avant de déclarer le dogme, et ils ont répondu généralement en la affirmatif.

    Pour vérifier ce fait, vous simplement avez besoin de lire le bulle déclarant le dogme, ce qui est ici: http://www.icrsp.org/Saints-Patrons/Christ-Roi-Immaculee-Conception/Ineffabilis_Deus_Pie_IX.htm

    Je cite: "Nous avons adressé une Encyclique, datée de Gaète, 2 février 1849[25], à tous nos Vénérables Frères les évêques, de tout l'univers catholique, afin qu'après avoir adressé à Dieu leurs prières, ils nous fissent connaître par écrit quelle était la dévotion et la piété de leurs fidèles envers la Conception Immaculée de la Mère de Dieu, et surtout ce qu'eux-mêmes pensaient et désiraient touchant la définition projetée afin que Nous puissions rendre Notre jugement suprême le plus solennellement possible."

    Par ailleurs, comme vous pouvez lire, le pape donne beaucoup plus raisons pour sa décision: de la Écritures sacrées, la tradition de l’église, les Pères de l'église de l'est et l'ouest, les demandes de les laïcs, et beaucoup d'autre raisons.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. dieu est unique et n'a pas d'associes ni n'a engendre ni n'a ete engendre ,il a mis du saint esprit dans le ventre de marie et jesus est ne ! la trinite est une invention des romains (constantin) qui voulant contenter les paiens qui croyaient en une triade de dieux ,a juge bon de creer le concept de triade chretienne ,cela est une heresie et les vrais chretiens n'y croient pas ! dieu (que son nom soi glorifie ) est unique !!!!!!!!

      Supprimer