mercredi 8 juillet 2009

L'ascèse

L’ASCESE

 

Chaque Chrétien qui s’efforce de vivre sa foi vit quotidiennement la tragédie d’une nature submergée par les passions. On dirait qu’une tendance naturelle nous porte au péché. Avec la chute, nous avons hérité cette nature malade de nos ancêtres. Le premier Adam terrestre nous a légué notre nature mortelle avec nos tuniques de peau. Cependant, le second Adam, l’Adam céleste-notre Seigneur Jésus Christ nous a relevés, a restauré notre nature et a fondé une nouvelle race, une nouvelle espèce humaine, celle des membres de son Corps que nous devenons par le saint baptême recevant l’ordre de lutter toute notre vie contre la faiblesse de notre nature, et par la sainte Église de devenir saints et de nous rendre divins.

 

Les Pères appellent ascèse cette lutte douloureuse contre le péché qui habite en nous. On ne peut concevoir de chrétien sans ascèse. La foi doit passer au creuset des souffrances volontaires et involontaires pour être purifiée des scories du péché. En plus de la patience que nous devons avoir face aux afflictions — que permet notre Maître ami de l’homme — il est indispensable que nous luttions pour arriver à une vie de complète abstinence. Saint Maxime le Confesseur définit ainsi l’homme parfait: “Celui-là est parfait qui se soumet a des afflictions volontaires par l’abstinence et qui supporte l’affliction involontaire par la patience.” Il faut pratiquer l’ascèse pour être en mesure de supporter les tentations avec patience, sans pour autant épuiser le corps qui pourrait par faiblesse devenir un repaire de passions.

 

Il est indéniable que de cette lutte acharnée et terrible contre le péché et les passions et de cette bataille pour acquérir les vertus nait la douce fleur de l’humilité et du repentir. Vous réaliserez toute la misère de notre nature déchue et vous comprendrez que vous n’êtes rien; vous acquérez la contrition et l’humilité et chercherez la rédemption et le Rédempteur. Le bienheureux évêque Ignace Briantchaninov décrit ce phénomène en des termes très profonds: « La vertu parfaite consiste à comprendre que seul le Christ peut nous sauver, et nous placer devant Lui comme un esclave, réalisant que toute vertu que nous pouvons avoir ne vient pas de nous, et que nous n’avons aucune valeur en dehors du Christ et indépendamment de la Personne du Dieu-homme. »

 

L’humilité véritable et profonde, qui nous met sur le vrai chemin de la conversion, provient de la réalisation boulversante de notre propre misère — bienheureuse connaissance de soi. Ceci nous est donné comme un don de la grâce divine lorsque nous luttons avec patience et abstinence au milieu des afflictions volontaires et involontaires. Que le Seigneur nous fortifie !

 

(Traduit de Orthodox Life 30, 4, 1980)

 

Paroisse Orthodoxe Saint-Grégoire le Grand

Église Orthodoxe Russe Hors Frontières

OCTOBRE 1984

 


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